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26 mars 2021 5 26 /03 /mars /2021 11:42
ce n'est pas toujours le lapin de Pâques...

Lorsqu'un couple se sépare alors que l'enfant est encore petit, rien n'est simple, rien n'est vraiment mis en place, ni pour le protéger ni pour l'étayer .

L'enfance est un temps de construction tant de la personnalité que de l'identité. Les jeunes sont extrêmement malléables et vulnérables à la manipulation exercée par un parent.

Le foyer familial, même à distance, devrait être un lieu de sécurité, d'amour et de protection pourtant il arrive que ce soit l'inverse qui se produise. Un parent, ne serait-ce que pour se venger, dans le contexte d'une séparation conflictuelle, n'a parfois d'autre but que démonter pierre par pierre l'édifice de l'autre. Il conditionne alors son enfant, "pas vu pas pris", pour l'amener à rejeter son autre parent sans qu'il n'y ait aucune raison à ces actes, sinon la frustration, la vengeance et bien souvent la perversion.

Un enfant n'a pas les moyens de résister à celui qui cherche à l'aliéner car tel est le mot qui convient : aliénation. Le syndrome d'aliénation parentale (SAP) a été décrit en 1986 par Richard Gardner, professeur de pédopsychiatrie à l'université de Columbia. Il nommait ainsi les perturbations psychologiques qui atteignent un enfant lorsque l'un de ses parents effectue sur lui, de manière implicite, un "lavage de cerveau" visant à détruire l'image de l'autre parent. Ce concept a été très critiqué, pourtant dans mon activité professionnelle, j'ai été amenée à rencontrer des parents qui, après une séparation, ont vu leurs enfants les rejeter. Certains, à l'adolescence ont choisi de ne plus vouloir voir leur père ou leur mère... et inutile d'expliquer les retombées psychologiques et la souffrance engendrée par un tel aboutissement. La prudence est de mise bien sûr, pourtant, dans la réalité, cela arrive.

La justice a bien du mal à se prononcer dans ces affaires familiales houleuses et compliquées ; elle fait alors des cotes mal taillées qui protègent bien mal les enfants.

Le SAP reste un sujet explosif dans des contextes de guerre parentale. Je pense qu'on pourrait davantage associer le corps médical à la justice. Comme notre société est somme toute très hypocrite, nous avons préféré le terme "perte du lien parental"...

J'ai une préférence pour le mot : aliénation tout simplement parce que : étymologiquement "a-liéner" signifie : rompre le lien.

Les familles séparées savent "qu'un coup sur deux", c'est chez papa ou chez maman... Cette année le lapin de Pâques aura encore des allures de "loup" pour certains petits...

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6 février 2021 6 06 /02 /février /2021 19:13
autrefoir j'appelais les gens...
autrefoir j'appelais les gens...

"autrefois j'appelais les gens, puis je me suis mis aux mails, ensuite aux sms et maintenant j'ignore simplement tout le monde"!

Texte d'un petit dessin paru dans "the new yorker" et que je trouve drôle et pathétique en même temps (mot à la mode!) ; il illustre bien notre mode de communication et l'absurdité de notre société.

Il y a une quarantaine d'années, Carl Gustav Jung disait : "la vie est sens et non sens, et j'ai l'espoir anxieux que le sens l'emportera". Depuis 1 an bientôt nous vivons une curieuse expérience qui peu à peu nous désocialise sans même que nous nous en rendions compte. Si certains résistent et vont mieux que d'autres, l'anxiété est palpable pourtant elle ne doit pas tuer l'espoir, mais le porter. C'est toute la question de l'être vivant, l'humain que nous sommes : il nous faut à la fois reprendre contact avec notre intériorité et saisir qu'elle participe du monde vivant. Où sont passées nos forces créatrices et réparatrices? Tout le monde se lamente, le moral en berne, la culture au point mort. Quelles que soient les difficultés, les prévisions négatives engraissées par les medias de tout bord à longueur de journée, apprenons à dénicher et à susciter la beauté. Cela donne aussi du sens. Aidons aussi les jeunes, les enfants à aller mieux car ils vont mal. Avant ils souffraient de ne pas avoir assez de liberté... maintenant ils l'ont mais ne peuvent en profiter! L'avenir est oppressant, et pas seulement à cause de la crise sanitaire que nous traversons ; jamais l'idéal du moi n'a été aussi oppressant. Une chape de plomb est tombé sur bien des familles : le télé-travail, le non présentiel en cours, le pseudo confinement. Les professionnels de l'enfance le notent depuis longtemps déjà : une forte hausse des troubles anxieux accompagne le "tout scolaire", des petits de 5-6 ans, à l'entrée du CP, à 11 ans pour entrer au collège et chez l'ado en fin de cursus lycée.

De nouveaux maux ont remplacé les névroses du XXème siècle... pas drôle! Le problème relationnel en fait partie...

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17 janvier 2021 7 17 /01 /janvier /2021 18:24

"Qui parle du temps perd son temps", vieux dicton ; pourtant la météo est présente à chaque journal tv comme si nous devions tous être ménagés à l'idée d'avoir des prévisions pluvieuses, glaciales, pire... neigeuses! Un flocon en vue et c'est le bordel sur les routes. Nous semblons bien plus préoccupés de la météo à venir que du réchauffement climatique.

Temps pourri! Vivement le printemps! Mais depuis 2020, nous avons le covid... Je dis "le", n'ayant aucune envie de féminiser cette saloperie! Anxiété généralisée, confinements répétitifs, incapacités administratives et politiques et foutoir dans notre pays... la détestation de la pluie, du sale temps prend une intensivité inédite.  Déjà Hippocrate associait  la mélancolie à l'automne, que dire de l'hiver! Une étude a démontré, en observant des conflits dans le monde de 1400 à 1900 que les refroidissements climatiques avec toutes leurs conséquences économiques, avaient été une cause déterminante des guerres... On va finir par croire qu'après tout un réchauffement climatique serait de bonne augure!

Les patients déprimés, jeunes compris, restent hyper sensibles à la météo du jour : "oh... quand il pleut, j'ai le bourdon, tous ces nuages noirs me rendent tristes...", comme si l'état du ciel influençait directement leur moral. Je me rappelle un jeune garçon se traînant jusqu'à mon bureau en gémissant : "il fait si gris que j'ai envie de disparaître!".

Le soleil quant à lui est célébré, oh, pas depuis longtemps, depuis la moitié du XVIIIème siècle où l'on a découvert que s'il réchauffe, il embellit aussi : le monde et les idées ;  qu'il est la clef de l'harmonie. Les poètes ne s'y trompent pas et l'encensent tout comme les peintres qui l'adorent. Dans les années 1850, le soleil devient même un remède : le soleil guérit de tout, même des microbes. Ma grand-mère était convaincue qu'une fenêtre ouverte, le grand air et le soleil purifiaient tout dans la maison!

A l'heure où nous sommes privés de la liberté d'aller et venir, priés de rester confinés, il n'est pas difficile de comprendre combien la morosité est grande. Plus de balades, plus de farniente au soleil... c'est le tocsin qui sonne. Nous avons envie de grand air, envie de respirer, envie de vivre autrement. Nous étouffons dans les villes. Sans doute aussi avons-nous trop de tout : trop d'informations, d'images, de sms, trop de contacts, de choix, etc... Ce n'est pas anodin si la tentation de la simplicité flotte dans l'air du temps...

qui parle du temps perd son temps...
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26 décembre 2020 6 26 /12 /décembre /2020 19:31
la perception, le temps... à affiner en cette fin d'année...

Découvrir le monde qui nous entoure nous pousse à utiliser nos 5 sens, le plus finement possible. Le toucher fait partie de ces 5 sens.

Nous sommes tous "touchés" par ce que nous vivons en ce moment. A bonne distance les uns des autres, nous ne pouvons plus nous toucher, nous enlacer, nous embrasser. Pour certains c'est infiniment perturbant et anxiogène.

Le verbe "toucher" signifie -entrer en contact- avec quelqu'un ou quelque chose, de façon légère ou violente : c'est la définition proposée par les dictionnaires.

Toucher fait aussi référence à l'autre, c'est un contact physique qui peut faire naître des émotions au sens figuré. L'organe du toucher, quel est-il ? C'est la peau. D'un point de vue sémantique de nombreuses expressions du langage parlé font référence à la plupart des fonctions conjointes de la peau et du Moi. Exemple : on caresse quelqu'un dans le sens du poil, fonction du plaisir tactile ; on a quelqu'un dans la peau (possession) ;  on entre dans la peau de son personnage, fonction d'identification ; entrer en contact est une fonction de communication.

La peau est solide et fragile, elle nous fournit autant en douleurs qu'en plaisirs. Il existe une intrication entre la peau et le psychisme. Le toucher peut autant être une sensation agréable qu'une sensation déplaisante. Le toucher est vital car le contact tactile est indispensable au développement de l'être humain. On sait qu'en enfant privé très tôt de contacts manifeste de grandes perturbations dans sa vie d'adulte.

Le toucher est aussi une reconnaissance de l'autre : l'autre est celui que je touche et avec lequel je fais quelque chose qui me touche. Dans notre société perturbée par des codes différents, toucher est de plus en plus un moyen de ressentir et parfois même de se sentir vivant, il n'y a qu'à voir le nombre de centres de bien être qui fleurissent partout où les corps fatigués, anesthésiés, ont besoin de se sentir réveillés et vivants. Impossible de vivre sans le toucher. Parfois même ce sont les tissus qui révèlent des étapes douloureuses enkystées ; il s'agit alors de comprendre comment la personne se protège pour aller à sa rencontre.

Parfois une main secourable posée sur votre bras ou votre épaule calme vos peurs et vous rassure. Les professionnels de l'enfance remarquent une forte hausse des troubles anxieux, indispensables compagnons de route du "tout scolaire". Les moyens de communiquer abondent et pourtant le sentiment de solitude domine....

à suivre...

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19 décembre 2020 6 19 /12 /décembre /2020 14:18
Noël, Noël

Certains adorent et d'autres détestent... Les seconds seront soulagés cette année, grâce au covid, nous serons en petit comité -restreint-.

La fête de Noël est un rituel où la famille se réunit et qui dit réunion dit accrochages divers, conflits, inquiétudes et vieilles rancunes ravivées. Après une ou deux coupes de Champagne... c'est parti! En joue, feu!  Les repas sont souvent forts en tensions car tous les ingrédients sont là pour que ça explose à un moment ou un autre. Rien ne se perd, tout se transforme! Parfois il faut jongler avec les dates, ménager les susceptibilités, les familles recomposées, les beaux-parents, les arrières grands-parents et on croise les doigts pour que tout se passe bien. Dans une vie, il y a des Noël heureux et d'autres qui laissent des souvenirs amers et une empreinte douloureuse.

Pourtant, on peut être heureux de se retrouver et faire en sorte que tout se passe bien. Chacun met "de l'eau dans son vin" et à moins d'une maladresse ou d'un mot inopportun lâché par mégarde... les retrouvailles sont font dans la joie et l'allégresse. Le rituel est tout bonus. Restent ceux qui trouvent qu'on mange trop, que Noël se réduit à consommer, à dépenser de l'argent pour des cadeaux qui s'accumulent... On perd alors l'esprit de Noël, cet état de grâce qui s'oppose à une sur-consommation de tout et de n'importe quoi. Noël peut aussi nous relier à notre enfance, pour le meilleur mais aussi parfois pour le pire. Lorsque les souvenirs sont heureux on s'inscrit dans la tradition avec bonheur en y mêlant le sacré, le religieux : on se rassemble car le plus important est de conserver, voire de restaurer le lien social et familial. Sans ces moments la cohérence familiale se délite et c'est dommage pour tout le monde : les petits et les grands.

N'oublions pas que, se démarquer de cette fête traditionnelle pour de multiples raisons, est déjà en soi un rituel : "on ne fête pas Noël! c'est pour les enfants... on est deux...". Le 25 décembre ne se fête pas, cela devient juste un prétexte à partir... loin. Se confronter aux autres, aux familles avec enfants devient trop douloureux.

Finalement, qu'importe la date! Dans notre société où bien des familles sont éclatées, chacun tente de faire pour le mieux et le 25 décembre se fête un autre jour, un autre mois... Au fond le plus important, c'est ce niveau rituel qui s'instaure et nous permet de nous réunir aussi.

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18 décembre 2020 5 18 /12 /décembre /2020 19:04
en regardant cette nouvelle étoile du berger...

Pour le solstice d'hiver, le ciel nous fait un beau cadeau : Jupiter et Saturne vont se rapprocher... peut-être pour jeter un oeil sur notre monde bien mal en point. Quoi qu'il en soit, nous ne reverrons pas cela d'ici longtemps, donc profitons du spectacle. Certes, nous n'avons jamais autant ressenti la fragilité de la terre qui nous porte et celle de ses habitants.

Nous avions le réchauffement climatique, la fonte des glaces, l'extermination d'espèces animales et végétales, l'Amazonie azimutée, les forages pétroliers dans des zones jusque là protégées... etc... Comme l'a dit Hubert Reeves, ce pourrait être une curieuse expérience à vivre, sauf que nous sommes aussi dans l'éprouvette!

Carl Gustav Jung a dit un jour (biographie de Claire Dunne) : "aujourd'hui, le monde tient par un fil, et ce fil est la psyché de l'homme".

Certains patients en souffrance psychique ne vivent que dans une petite pièce de leur esprit alors qu'ils occupent une vaste demeure. Il leur faut du temps pour se réapproprier leur maison, en ouvrir toutes les portes ainsi que les fenêtres et vivre! N'oublions pas que nous sommes aussi les maîtres de notre temps et de notre vie.

Alors peut-être qu'en contemplant cette nouvelle étoile du 21 décembre prochain nous penserons aussi à nous secouer des scories qui nous étouffent pour oublier le pire et aller vers le meilleur. Oscar Wilde disait : "il faut toujours viser la lune, car même en cas d'échec, on atterrit dans les étoiles".

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13 décembre 2020 7 13 /12 /décembre /2020 18:43
nous sommes toujours en quête d'idoles!

Croire...  Croire est un besoin fondamental ; dès la petite enfance on croit au Père Noël. Parents, on porte un regard attendri sur la crédulité de nos petits et le mythe du bonhomme rouge à grande barbe reste chevillé au corps, résistant à tout ce qui viendrait le battre en brèche.

Intéressons-nous à ce verbe : croire ; dans le langage courant on trouve : croire à, croire en, croire que. On croit l'autre aveuglément, on croit à l'amour pour toujours, on croit la parole du médecin, le disciple croit son maître, son gourou... on croit celui qui sait, on croit qu'un nouvel élu changera le monde, bref on a besoin de croire.

Autrefois, on croyait aveuglément en Dieu mais notre société où le matériel l'emporte de plus en plus sur le spirituel tend à nous faire dévier vers de nouvelles adorations : téléphones mobiles, tablettes, ordinateurs... Nous voulons croire en ces nouveaux objets, ne serait-ce que pour combler notre incomplétude, nos questionnements et parfois notre vide existentiel. On se cherche sans cesse des prothèses, peut-être parce que l'on ne croit plus au père Noël et que c'est dur de grandir avoir foi en quelque chose. Autrefois on s'en remettait à Dieu et à ses saints, aujourd'hui on voue une croyance aveugle aux objets de consommation, au marketing, aux idoles du moments, aux medias de toute obédience, à la tv, à twitter, aux fake news... On cherche une issue car nous sommes de plus en plus nombreux à croire que Dieu n'existe pas ou qu'il nous a lâché! La conception ancestrale de Dieu est au plus mal. Notre credo est devenu : "je crois... je ne sais pas trop en quoi je crois mais je crois"...

Notre culte a changé, nous l'avons troqué pour celui des objets matériels qui nous tire résolument vers le bas. Le XXIème siècle est bien loin de la transcendance! Après des millénaires de monothéisme qui ont creusé un large sillon, c'est sûr que cet effacement petit à petit laisse un vide. Chacun se bricole ses rituels, son cérémonial ; les nouveaux rituels religieux sont souvent des moments festifs (mariages, baptêmes) ou commerciaux.

Noël en est la parfaite incarnation. Une fois de plus, nous allons nous émerveiller en regardant nos p'tits loulous attendre le père Noël, après tout, rien n'est perdu car en ce qui concerne le sens de la vie... On cherche encore...

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9 décembre 2020 3 09 /12 /décembre /2020 16:46
dans le brouhaha de notre société...

Dans le brouhaha de notre société, celle qui a le vide et le silence en horreur, il est bien difficile de savoir où l'on va.

"Quoi faire? dans quelle direction aller?" est une question que se posent bien des jeunes un peu perdus dans leur vie. Sans projet bien défini, sans vision de l'avenir, ils foncent dans le brouillard, un peu comme des animaux égarés face au danger : sauve qui peut! Ils ne regardent rien, foncent. Il y a des fuites qui sauvent : devant un danger précis et identifié et il en est qui la coûtent : la fuite devant soi-même. Si certains adolescents poursuivent une scolarité planifiée avec un objectif, d'autres en revanche, plus fragiles, plus enclins à la déprime, se perdent dans le labyrinthe des projections parentales. Sans doute y a-t-il dans notre monde, dans notre modernité, un découragement immense.

"Quelque chose me bloque Madame... mais je ne sais pas quoi... Je ne peux pas faire face à tout ce qu'on me demande : mes parents, mes profs, ma famille... tout cela m'anesthésie".

Quand aucune réponse n'est possible, petit à petit on peut devenir fou. La détresse est trop grande. Quel est le sens de la vie est une question que se posent des jeunes en devenir : des jeunes hypersensibles, des enfants ou des adolescents étiquetés "à haut potentiel", des petits gamins dont la lucidité est telle qu'elle leur brûle les ailes et les yeux.

"La vie n'a pas de sens, ni sens interdit, ni sens obligatoire. Et si elle n'a pas de sens, c'est qu'elle va dans tous les sens et déborde de sens, inonde tout. Elle fait mal aussi longtemps qu'on veut lui imposer un sens, la tordre dans une direction ou dans une autre. Si elle n'a pas de sens, c'est qu'elle est le sens".

La mémoire du corps est la plus profonde. Tout ce qui vous a touché, blessé, animé, enchanté ou meurtri y est engrammé à jamais ; le corps absorbe de manière indélébile toutes les informations reçues : les bonnes et les mauvaises. Toutes les strates, comme les couches d'un énorme millefeuille, empêchent parfois l'harmonie, la vibration : on ne sent plus rien. C'est ce qui arrive à certains patients. Ils n'ont plus accès à leurs sensations. Certains évènements raidissent, contractent le corps qui ne résonne plus. Il joue faux comme un piano non accordé. Pour que le corps se détende il est faut comprendre la peur, la sentir afin qu'elle ne verrouille plus les espaces. L'adolescence est un seuil ; certains le franchissent sans trop sans rendre compte, d'autres s'y arrêtent, hésitant entre le dehors et le dedans, oscillant entre deux pôles. L'attente peut être longue. Du temps est nécessaire.

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7 décembre 2020 1 07 /12 /décembre /2020 10:41
la petite enfance

"Souvent, sur des murs écaillés, dans la vase d'une mare, dans la braise qui s'émiette en cendres, dans l'assemblage fortuit de cailloux sur un sentier, au contour fluctuant des nuages, j'ai vu des paysages inattendus, des champs de bataille tumultueux, des visages d'une beauté indescriptible, des monstres, des démons et bien d'autres images stupéfiantes. Je n'avais qu'à choisir et à compléter".

Dans ces lignes, Léonard de Vinci révèle ce qui fait l'essence même de la petite enfance : la magie de la création, l'imaginaire.

Au cours de mon travail d'analyste j'ai été fascinée par le regard de mes jeunes patients, pas tous, mais de certains plus particulièrement qui possédaient cette caractéristique : la perception immédiate. Quand on est petit tout est matière à s'émerveiller et à imaginer, on est dans l'immédiateté. C'est pour cette raison que les sensations vécues dans l'enfance nous ramènent à l'âge adulte, des bribes de souvenirs, des odeurs d'encre et de craie de la petite école, le goût d'une confiture, d'une tarte ou l'odeur des crêpes, du chocolat chaud, le parfum tendre d'un être cher. Voilà pourquoi on peut être aussi ému en retrouvant une mémoire nichée dans une sensation, un goût ou une odeur... et son cortège d'émotions.

Intense est la réalité de l'enfant.

"Oh il n'écoute pas en classe... lorsqu'il écrit il perd la moitié des mots parce qu'il a la tête ailleurs... C'est Jean de la Lune!"

L'adulte qui se lamente, oublie que son enfant peine sans doute plus que d'autres à quitter cette impérieuse présence du rêve. Il y est tout entier assujetti.

Notre monde où tout doit être rapide, compartimenté, codifié, rend les parents impitoyables aux enfants. Certains subissent, d'autres ne se laissent pas faire et opposent une résistance farouche à leur reddition. Ainsi va la vie : parfois on préfère oublier l'enfant que l'on a été car "l'enfance est une enclave sauvage dans nos vies domestiquées".

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21 novembre 2020 6 21 /11 /novembre /2020 18:40
celui qui ne sait rien...

"Celui qui ne sait rien, n'aime rien. Celui qui n'est capable de rien ne comprend rien. Celui qui ne comprend rien est sans valeur. Mais celui qui comprend, celui-là aime, observe, voit... Plus on en sait sur une chose, plus grand est l'amour... Qui imagine que tous les fruits mûrissent en même temps que les fraises ne sait rien des raisins". Paracelse

 

Ces périodes de confinement que nous vivons en ce moment sont douloureuses pour bien des personnes privées de contacts, privées de leur sacro sainte liberté de mouvement. Chacun a sa façon est délibérément enfermé en son for intérieur, que dis-je... pour certains, barricadés! Difficile parfois de se faire entendre tant les nerfs sont à vif. La plupart des gens prêtent l'oreille à vos propos, vos états d'âme, sans au fond écouter réellement. La conversation les fatigue vite. Parfois le ressenti est diffus, confus même.

Une amie se plaint de cet état de quotidien ouaté où l'enthousiasme est absent : "le 2ème confinement est beaucoup plus dur que le premier... je n'ai envie de rien!". On est tous conscients d'un sentiment de fatigue, de déprime parfois. Le plus important est de prendre conscience de ces états, et non de les rationaliser à longueur de journée. L'individu est sensibilisé à ses processus corporels, son ressenti ; le moindre changement il le perçoit facilement tant il est soucieux de son bien être habituel, en revanche, en ce qui concerne les processus psychiques, cette sensibilisation semble s'être envolée car finalement, c'est comment "aller bien"? Nous ne sommes pas à égalité -psychiquement- face à la pandémie que nous vivons, face aux informations souvent contradictoires dont nous sommes inondés sur les médias, à l'absurdité ambiante et la peur sans cesse alimentée par des instances "sachantes".... Nous avons tous une vue partiellement subjective du monde qui nous entoure. Tout est facilement déformé : plus pour certains que d'autres qui évaluent l'ambiance via leurs propres capteurs.

Par exemple, lorsque des enfants consultent un psychologue, un pédopsychiatre ou un pédiatre, en écoutant les parents on sait très vite quels sont ceux qui évaluent les réactions de leur enfant en fonction de son obéissance, de la satisfaction de ses résultats scolaires et donc de la satisfaction qu'il leur  procure à eux : les parents ; il est plus compliqué pour ces parents de se montrer attentifs, voire d'essayer de s'intéresser à ce que l'enfant éprouve pour lui-même et par lui-même... C'est pourquoi, on reçoit toujours les enfants avant leurs parents! La démarche même de les écouter exprimer quelque chose avec leurs mots à eux, sans utiliser ceux de leurs parents est déjà un début de cure.

Espérons qu'à la fin de cet épisode "contagieux" chacun pourra s'exercer à communiquer de façon moins égotique!

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De la trace écrite à la peinture à l'huile...

 

Tous les chemins pour accéder à un geste plus libre...

 

Qu'est-ce que cela veut dire :  être dysgraphique??


Mon cheminement prend racine dans mon expérience de "graphothérapeute-clinicienne" à travers l'approche quotidienne du corps de mes jeunes patients qui souffrent de mal écrire.Tout comme l'écriture, la peinture passe aussi par le corps ; du regard à la main.

Je peins depuis que je suis enfant, attirée par les traces de toutes sortes : traces d'écriture, de dessin, de pastels, d'aquarelles ou d'encres.

C'est à travers un dédale d'expériences personnelles et thérapeutiques que je me suis "lancée".
Ma démarche est celle d'une promeneuse solitaire qui s'émerveille des paysages de mer : de Bretagne, d'outre-mer ou d'ailleurs.                                    

Le Finistère Nord est mon terrain de jeu, ma boîte de couleurs : de Brest à Carantec, de Morgat aux Abers, de Brignogan à Roscoff ; c'est là que je me ressource et découvre toujours de nouvelles teintes, de nouvelles lumières comme si je les découvrais pour la première fois.
Regarder est si difficile...

 

J'ai créé ce blog pour partager mes réflexions et des instants de ma vie de thérapeute et de peintre.

Quoi qu'il arrive, penser que nous sommes toujours en transition, en devenir, pourrait nous fournir une capacité à rebondir extraordinaire.

"Etre créatif, c'est avoir le sentiment que la vie vaut la peine d'être vécue" (D.Winicott)

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à maux couverts

Cette page -référencée- dans les articles vous permet de poser des questions sur tout ce qui de près ou de loin a trait à l'écriture : apprentissage dès le cp, problèmes rencontrés, tous les "dys" : dysgraphie, dyspraxie, dysorthographie, dyslexie ; les troubles de l'écriture : écriture trop lente, illisible, saccadée, sale avec des ratures, des lettres oubliées, écriture trop grosse, trop petite, etc...

Il vous suffit d'ajouter un commentaire en bas de cette page.

Je vous répondrai dans la mesure de mes compétences.

N'hésitez pas à me faire part de vos interrogations, vos expériences personnelles, celle de vos enfants, de vos remarques concernant les sujets que j'évoque dans ce blog.

* Merci de ne pas faire de copier/coller de mes textes sur vos blogs. Demandez-moi!

* Toutes les vignettes cliniques parlent de patients "fictifs" bien sûr et de situations choisies sans lien particulier avec telle ou telle personne. Le travail thérapeutique est strictement confidentiel.

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