"Celui qui ne sait rien, n'aime rien. Celui qui n'est capable de rien ne comprend rien. Celui qui ne comprend rien est sans valeur. Mais celui qui comprend, celui-là aime, observe, voit... Plus on en sait sur une chose, plus grand est l'amour... Qui imagine que tous les fruits mûrissent en même temps que les fraises ne sait rien des raisins". Paracelse
Ces périodes de confinement que nous vivons en ce moment sont douloureuses pour bien des personnes privées de contacts, privées de leur sacro sainte liberté de mouvement. Chacun a sa façon est délibérément enfermé en son for intérieur, que dis-je... pour certains, barricadés! Difficile parfois de se faire entendre tant les nerfs sont à vif. La plupart des gens prêtent l'oreille à vos propos, vos états d'âme, sans au fond écouter réellement. La conversation les fatigue vite. Parfois le ressenti est diffus, confus même.
Une amie se plaint de cet état de quotidien ouaté où l'enthousiasme est absent : "le 2ème confinement est beaucoup plus dur que le premier... je n'ai envie de rien!". On est tous conscients d'un sentiment de fatigue, de déprime parfois. Le plus important est de prendre conscience de ces états, et non de les rationaliser à longueur de journée. L'individu est sensibilisé à ses processus corporels, son ressenti ; le moindre changement il le perçoit facilement tant il est soucieux de son bien être habituel, en revanche, en ce qui concerne les processus psychiques, cette sensibilisation semble s'être envolée car finalement, c'est comment "aller bien"? Nous ne sommes pas à égalité -psychiquement- face à la pandémie que nous vivons, face aux informations souvent contradictoires dont nous sommes inondés sur les médias, à l'absurdité ambiante et la peur sans cesse alimentée par des instances "sachantes".... Nous avons tous une vue partiellement subjective du monde qui nous entoure. Tout est facilement déformé : plus pour certains que d'autres qui évaluent l'ambiance via leurs propres capteurs.
Par exemple, lorsque des enfants consultent un psychologue, un pédopsychiatre ou un pédiatre, en écoutant les parents on sait très vite quels sont ceux qui évaluent les réactions de leur enfant en fonction de son obéissance, de la satisfaction de ses résultats scolaires et donc de la satisfaction qu'il leur procure à eux : les parents ; il est plus compliqué pour ces parents de se montrer attentifs, voire d'essayer de s'intéresser à ce que l'enfant éprouve pour lui-même et par lui-même... C'est pourquoi, on reçoit toujours les enfants avant leurs parents! La démarche même de les écouter exprimer quelque chose avec leurs mots à eux, sans utiliser ceux de leurs parents est déjà un début de cure.
Espérons qu'à la fin de cet épisode "contagieux" chacun pourra s'exercer à communiquer de façon moins égotique!