Le jour des encombrants est un "grand" jour (pour moi!). Ouf, enfin se débarrasser de ces machins qui encombrent la maison pour ne plus être otage de la tyrannie des objets! Le tableau -très ancien- mais moche de l'arrière grand-mère, le buste de ce grand homme adoré par le grand-père mais qui prend de la place, relégué au sous-sol... Tous les albums de photos -sans noms-, les cartes postales, etc, etc...
Bref, Il y a ceux qui gardent, tout! et ceux qui élaguent pour mieux respirer...
Si à chaque déménagement on renonce à bien des objets inutiles, hélas on reprend vite le pli... pour conserver les nouveaux arrivés. Les bibelots et les meubles ont été pendant des siècles un marqueur social de première importance. Aujourd'hui c'est très différent.
C'est le jour où les objets doivent se mettre en route pour une nouvelle destination que nous prenons conscience de leur encombrement. Tant qu'ils ne bougent pas tout va bien, on aurait presque l'impression de ne rien posséder! Pourtant c'est une évidence : on a trop de choses chez soi mais il faut élaborer de redoutables stratégies pour se défaire de quelques uns... surtout lorsque leur propriétaire "y tient"... Difficile de suggérer les "encombrants"... Si celui qui conserve tout semble prêt à s'en défaire, ne rêvons pas, le hochement de tête n'est qu'un leurre, histoire de gagner du temps car en fin de compte ils ne migreront que d'une pièce à l'autre échappant ainsi à la benne ou à un nouveau potentiel acquéreur. La ruse doit être de mise...
Si nous apprenons à nous séparer de certains objets sans trop d'états d'âme (la collection complète des "Picsou" de l'époque... ou le vase chéri de tante Luce), les jeter reste toujours un acte transgressif d'où l'opportunité des -encombrants- : on ne jette pas! on refile la patate chaude à un nouvel acquéreur... enfin, peut-être...
Alors, certains diront que l'augmentation de nos possessions ne nous rend pas plus heureux, certes mais voilà au moment de faire "le vide" dans la maison, la cave, le grenier ou le foutoir au fond du jardin, se séparer de tous ses petits trésors renvoie à bien autre chose, aux souvenirs, à l'enfance. Et voilà, le grand secret! Devenir adulte, ce n'est pas arrêter d'être un enfant. On grandit en passant d'une pièce à l'autre toujours en prenant soin de laisser la porte ouverte pour pouvoir, de temps en temps, revenir en arrière.
Les vieilles boîtes pleines de trucs qui ne servent à rien ont encore de beaux jours devant elles!