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10 mars 2018 6 10 /03 /mars /2018 19:29
MUMO??? Kesako??
MUMO??? Kesako??
l'art vert!

l'art vert!

MuMo ou Musée Mobile. Quelle belle initiative pour ravir les enfants et leur faire découvrir l'art en container!

MuMo est en quelque sorte un musée itinérant : l'art n'est qu'une courroie de transmission entre différentes régions, différents pays et les jeunes visiteurs ; une invitation au voyage et au partage. Les oeuvres sont tout particulièrement conçues et pensées pour des enfants par des artistes de renommée internationale.

On part d'un camion standard avec des satellites qui peuvent s'y raccrocher à l'horizontale ; le tout ? un nouvel espace. On ouvre une porte et on accède à un autre monde, une autre dimension ; c'est magique. Les expositions sont uniques. Leur objectif? faire circuler -au sens propre du terme- la création contemporaine : les Fracs (Fonds Régionaux d'Art Contemporain) se baladent en France et ailleurs.

Quand l'art circule en camion et se déploie malicieusement pour le plus grand plaisir des jeunes! Je me rappelle des tableaux vivants d'Ackroyd et Harvey réalisés en semis d'herbe, c'était fantastique et original. Après tout, rappelons-nous les premiers dessins de nos enfants! L'enfant créé un monde où tout est possible comme avoir 5 pattes, un oeil et un nez en losange ...  la fantaisie est la liberté de création. Lorsque l'on demande à certains enfants de dessiner une maison, un paysage ou un arbre avec un bonhomme ... il y a les petits malins qui s'en tirent en racontant que le bonhomme est caché derrière l'arbre... c'est mieux que d'avouer qu'ils n'ont pas su le dessiner! Les dessins d'enfants sont un champ d'expérimentation. L'enfant est un véritable artiste il était donc important de lui consacrer un MuMo!

... et puis... l'humour, c'est ce qui évite à la lucidité de sombrer dans l'amertume!

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7 mars 2018 3 07 /03 /mars /2018 10:13
JEUX DE DAMES mène la danse.... VERNISSAGE VENDREDI SOIR A PARTIR DE 19H.... CHEZ OSENAT... HOTEL D'ALBE 9/11 RUE ROYALE FONTAINEBLEAU

JEUX DE DAMES mène la danse.... VERNISSAGE VENDREDI SOIR A PARTIR DE 19H.... CHEZ OSENAT... HOTEL D'ALBE 9/11 RUE ROYALE FONTAINEBLEAU

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6 mars 2018 2 06 /03 /mars /2018 19:13
Erik Johansson créé des visions oniriques déroutantes...;

Erik Johansson créé des visions oniriques déroutantes...;

Se détendre... remède à une époque agitée, effrénée. Nous le pouvons tous, oui, nous avons ce pouvoir, ce guérisseur intérieur. Bien sûr il y a l'incontournable méditation. Que dire que l'on n'a pas dit?? La méditation est une médecine du corps et de l'esprit ; elle influe sur le cerveau et met en mouvement des mécanismes curatifs ou préventifs.

A l'hôpital Ste Anne on soigne entre autres la dépression et on peut réduire la moitié de la fréquence des rechutes grâce à pratique de la méditation.

Quels que soient les noms : zazen, méditations vipassana, transcendantale, pleine conscience, mindfulness-based cognitive therapy, ça marche et si ça marche tant mieux! Le Dr Christophe André, psychiatre obtient un taux de réussite avoisinant 80% sans pour autant mettre à la poubelle les antidépresseurs en cas de dépression sévère, c'est juste la prise de médicaments qui est devient moins importante grâce à des séances de méditation.

La méditation souffle un vent nouveau et qu'importe si certains parlent d'une "mode"... le principal ce sont les résultats et ils sont sans appel!

Une bonne santé dépend de la fluidité de cet anneau magique : corps/affect/conscience.

On peut écouter de la musique, jouer d'un instrument, cultiver le plaisir et l'humour, communiquer avec les autres : seul on ne peut rien!, se faire masser, chanter, sculpter, écrire de la poésie,entretenir la fluidité de son corps par le sport, la marche, le yoga ou d'autres pratiques, qu'importe! faire des mantras, photographier le monde, regarder une jolie toile... Les indiens Navajos soignaient par la beauté en déposant des oeuvres d'art sur le corps malade. Depuis toujours dans les médecines primitives l'art a eu une fonction bien particulière : découvrir ce qui n'est peut être exprimé avec les mots de la science. C'est ce qui enlaidit le psychisme (les traumas affectifs, les non-dits graves) qui provoque des maladies. Les -hommes médecines- navajos soignaient en faisant un dessin sur le corps du patient...

J'ai choisi la peinture, une autre forme de "trace" que l'écriture! Je me nourris de la vie quotidienne, des couleurs, des vagues sur la mer, du sillage d'un bateau, saisir une idée ou un moment qu'importe.

A chacun, chacune de trouver son inspiration, son souffle. Le 8 mars, c'est la Journée de la Femme et avec bien d'autres artistes, Jeux de Dames fera le spectacle à Fontainebleau!

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14 février 2018 3 14 /02 /février /2018 17:12
les gribouillages!

Je regarde mon petit fils s'emparer du crayon de couleur ; il jubile et décide de dessiner "un camion poubelle", son préféré! Il a 3 ans et commence à accéder à un mouvement plus continu qu'il y a quelques mois mais en engageant tout son corps. Je le laisse faire et l'encourage. Il peut maintenant réaliser un petit mouvement circulaire : les roues du camion ! plus léger, plus hésitant mais esquissé malgré tout : c'est un début et il en est très fier.

les premières traces enfantines sont la rencontre d'un mouvement du corps, d'une matière et d'un support. Sur la feuille l'enfant s'extasie car le mouvement laisse une marque, une trace et surtout il la voit et voit que je vois aussi le résultat de son geste.

C'est en le regardant "dessiner" sur sa feuille que je remarque que nous faisons les mêmes tracés en graphothérapie. Le lien entre le corps et le graphisme apparaît.

La coïncidence des premiers pas et des premiers gribouillages correspond aussi à la capacité de l'enfant à se détacher de sa maman, petit à petit.

Vers 3 ans l'oeil commence à guider et à suivre la main et l'enfant tente un projet graphique en nommant ce qu'il veut réaliser = "un camion poubelle"! Le langage aussi se développe tout comme le développement moteur de l'enfant.

C'est très important pour les enfants d'explorer l'activité graphique. Regardez-les sortir de la maternelle -petite section- brandissant un chef d'oeuvre : une feuille couverte de traits de couleurs, d'envolées, de boucles, d'appuis, de griffonnages....

Par le geste graphique "l'enfant répète donc sur le papier des mouvements qui sont ceux d'une autonomisation progressive" (S.Tisseron)

Ce n'est que plus tard vers 5 ans que l'enfant va dessiner ce qui l'entoure : le monde! ce qu'il voit, ce qu'il aime : il dessine et ce qu'il dessine représente quelque chose de précis. Petit à petit il va affiner ses dessins pour se lancer dans la représentation du ciel, de la terre, d'une maison, du sol, des arbres, le soleil etc...

Ainsi à son rythme il va se retrouver à l'âge où il est prêt pour apprendre à écrire : toujours une trace mais cette fois chargée de symbolique et l'enfant va devoir renoncer au dessin pour écrire.

Pour certains c'est plus compliqué que pour leurs petits camarades. La plainte porte très vite sur l'écriture. Consulter en graphothérapie est important ne serait-ce que pour faire la part des choses et mieux comprendre ce qui se passe. Parfois une graphothérapie est une orientation pertinente, parfois il s'agit d'autre chose et ce symptôme indique un retard psychomoteur, des phobies de toutes sortes ou des pathologies plus lourdes.

A l'heure des gribouillages, le petit peut s'y laisser aller de tout son corps et de tout son coeur. Il n'est pas nécessaire de les "pousser" à accélérer... le temps est précieux et il est important de ne rien bousculer...

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30 décembre 2017 6 30 /12 /décembre /2017 14:58

axe

axe

Combien il est difficile d'être dans son axe! Les jeunes en souffrance oublient très souvent le leur ; ils parlent de leur corps sans vraiment le connaître en nommant des zones à la place d'autres, au petit bonheur la chance! Les ados que je rencontre en consultation tanguent bel et bien et lorsqu'ils montent l'escalier j'ai la nette impression de voir leur corps osciller de gauche à droite... je me dis : "heureusement qu'ils ont de grands pieds dans de grandes chaussures"! ils sont plantés dans leurs godasses comme de grandes tiges secouées par le vent.

Il y a dans notre monde sans doute quelque chose qui tend vers la facilité, le moindre effort possible, une certaine passivité. Pourtant l'effort et la patience sont nécessaires pour grandir. Toute construction, toute transformation nécessite un effort, toute relation aussi.

L'axe en fait partie : trouver ses appuis avant tout et sentir ce qui anime le corps : intensité et sérénité qui sont bien différents de "excitation et dépression". On mélange parfois tout. Etre dans son axe permet de choisir l'art de l'attention et non pas de la tension. Ce qui compte c'est la qualité de la présence, ici et maintenant ; ce qui est si difficile dans tout travail thérapeutique.

Je me rappelle un de mes jeunes patients qui venait à ses séances pour avoir "le déclic"! Le déclic n'est pas toujours un tsunami qui change tout! Un tout petit mouvement peut s'amorcer et nous aider à percevoir les émotions, le ressenti qui seront à l'origine du changement.

Il y a un temps pour grandir et ce temps est propre à chacun.

Parfois certains patients se présentent affublés d'un masque ; ce masque leur a permis de supporter la souffrance de la toute première séparation ; l'ôter c'est raviver cette insupportable blessure. Alors il faut être attentif et guetter tous les indices qui peuvent l'aider à aller mieux et rester optimiste car "être optimiste est un devoir moral".

C'est ce que je souhaite à mes patients pour l'année à venir : de l'optimisme et du temps! Ce qui nous meut de l'intérieur ne peut se faire ni dans la précipitation, ni dans l'affolement. La maturation passe par différents paliers et le temps des plus petits peut être lent. L'école les bouscule, les adultes aussi et cela peut être très perturbant.

Il est parfois nécessaire de se mettre sur une autre fréquence. La peinture me sert d'outil et m'invite à prendre du recul, à retrouver aussi mon axe lorsque le vent souffle trop fort!

"Nous savons peu de choses, mais qu'il faille nous tenir au difficile, c'est là une certitude qui ne doit pas nous quitter" (Rilke)

Bonne année 2018!

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23 décembre 2017 6 23 /12 /décembre /2017 14:17
NOËL

Il ne faut pas oublier qu'au cas clinique et à l'anamnèse classique menée lors du premier entretien, il est indispensable d'ajouter une histoire : une histoire de vie. Certains traumatismes inscrits dans notre lignée peuvent "geler" une personne, un enfant.

Notre inconscient a bonne mémoire et notre corps enregistre tout : le bon autant que le mauvais, les coups reçus pendant l'enfance comme les accidents, les naissances comme les deuils.

On peut arriver en thérapie en ayant bien géré de gros chocs sans toutefois les avoir bien "digérés"... Ils demeurent en nous, attendent le moment d'être pris en charge. Nous pouvons ruminer des années et des années durant voire des générations durant transmettant ainsi à la génération suivante comme un inestimable trésor une souffrance inscrite dans notre lignée.

Un corps pétri de tensions, de crampes en tous genres est parfois un "médium" de l'histoire des parents.

Noël est une fête, un moment de communion et de partage ; c'est aussi et avant tout une fête dite de "famille"... Certains s'en réjouissent, retrouvant ainsi le bonheur de leur enfance : l'odeur des petits gâteaux de Noël, les lumières, les préparatifs, les souvenirs... d'autres appréhendent, ressentent un pincement au coeur incapables d'exprimer ce sentiment de tristesse qui les étreint, une angoisse inconnue.

L'écriture raconte à sa façon toutes nos petites histoires... et celles de nos parents, de nos grands-parents. Bien sûr il est souvent délicat d'aborder de plein pied le sujet. Des parents consultent d'abord parce que leur enfant "écrit mal", ensuite seulement ils parlent de son mal être mais pas toujours. Certains gamins n'ont que ce moyen de traduire leur souffrance. S'il leur arrive d'avoir mal au ventre, de trembler, de mal dormir, d'être anxieux, aucun signe de maladie n'explique ces symptômes. On s'interroge alors??? Un enfant qui ne répond à aucune forme de traitement interpelle et il est utile d'aller jeter un petit coup d'oeil à son histoire, l'histoire de sa famille. Les parents doivent toujours faire partie de la prise en charge thérapeutique de leur enfant.

Le rêve de Noël

J'ai rêvé cette nuit

Au sapin de Noël,

A l'étoile qui luit

Dans le givre et le gel.

Cette nuit, j'ai rêvé

Au sabot de Noël,

A tous mes beaux jouets

Parmi les caramels.

Cette nuit, j'ai rêvé

A tous les malheureux,

A tous ceux qui n'avaient

Ni du pain, ni du feu.

Quand j'ai ouvert les yeux,

Mes joujoux étaient là

Mais j'ai pensé à eux...

Ceux qui n'en avaient pas.

(Thérèse Stoltz Escourrou)

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22 novembre 2017 3 22 /11 /novembre /2017 10:11
l'écriture "coupée" en deux...

Les troubles de l'écriture posent problème dans le cadre des apprentissages ; pourtant c'est avant tout un trouble d'origine psychosomatique qui permet de s'interroger sur les difficultés d'un enfant : difficultés qui ne relèvent ni d'un handicap, ni d'une intelligence défaillante!

L'écriture qui fait mal met en lumière la souffrance d'un jeune : souffrance physique = écrire trop lentement indique une douleur dès lors que l'enfant veut aller plus vite ; souffrance psychique = manque de confiance en soi, mal être, bleus à l'âme...

Il s'agit ici d'une plus grande sensibilité à la séparation, à l'autonomie, à aller son chemin en toute sérénité avec confiance.

A l'heure actuelle la norme tend vers la séparation familiale ; bien des couples sont séparés, bien des enfants portent un nom différent de leur mère, bien des familles sont "recomposées" pour le meilleur mais parfois aussi pour le pire.

On parle d'une possibilité d'étendre la "garde alternée"... comme si cela était un concept évident. Oui, bien sûr, techniquement, c'est formidable d'imaginer un monde parfait où deux parents seraient suffisamment matures, pleins de bonne volonté pour encadrer respectueusement leur enfant, se concerter avec bienveillance en ne pensant qu'au bonheur de leur petit... Oui, ce serait bien.
En réalité, qu'en est-il? à mon niveau professionnel je ne peux que constater que parfois il est très compliqué de réunir des parents séparés autour de leur enfant. Si un des deux prend l'initiative de consulter parce qu'il trouve que son enfant ne va pas bien, l'autre parent reste bien "mou" et en retrait ; il ne valide pas toujours le travail entrepris, au pire le dénigre tout simplement parce que c'est une idée de "l'autre".

Je vois certains enfants déboussolés qui se traînent d'une maison à l'autre, oubliant leurs affaires de classe, toujours en décalage et qui tentent vaillamment de "tenir bon"! Les parents parfois en toute bonne foi s'interrogent : "c'est problématique! il(elle) oublie toujours quelque chose"... Oui, je comprends. Qui aurait envie de changer de maison toutes les semaines??? Certains sont plus matures, mieux "rodés" : ils n'ont jamais connu autre chose, se plient à ce système étonnant... et on s'interroge : "ils ne manifestent pas grand chose ces enfants... semblent suivre le mouvement... ne disent rien... ne sont jamais ni joyeux, ni tristes...

Voilà ; sans doute un juriste zélé s'est dit qu'il fallait mettre cette histoire dans un bon cadre... Il se trouve que, à titre personnel, je suis témoin des dégâts qu'une séparation peut engager. Que fait-on lorsqu'une mère isolée, séparée d'un homme instable, violent et pervers, peine déjà à démontrer la dangerosité d'un individu? Comment protéger l'enfant? Bien sûr, c'est une évidence, un enfant a besoin de ses deux parents pour grandir mais que dire lorsqu'un parent de façon obsessionnelle ne pense qu'à "dégommer" l'autre?? Comment soustraire un petit à de tels agissements? Je connais un "bon père de famille" : violent, menteur, pervers bref toxique pour un jeune enfant. Je n'imagine pas un seul instant la possibilité de lui offrir le loisir de détruire son enfant -une semaine sur deux- sous prétexte qu'un "politique" zélé a décrété que c'était -pour le bien de l'enfant-.

C'est sans doute dans l'air du temps de -codifier-, ranger dans des cases, normaliser, rendre "transparent"... la transparence est bien souvent d'une telle violence! ... sans prendre en compte l'humain, la sensibilité. Dans le cadre du travail thérapeutique on ne peut que constater que bien souvent l'école nous demande de "réparer" au plus vite, en balayant d'un revers de la main le mot "souffrance", en oubliant que derrières les mots, les lettres, l'écrit il y a les sentiments, les émotions, la vie en jeu... parfois aussi.

Nous vivons une époque formidable... On fait quoi des petits enfants? Il est bien beau de parler de parité!

Rappelons-nous qu'écrire c'est laisser une trace. "Je suis celui qui écrit et qui, en écrivant, laisse dans l'intelligence de l'Autre une trace qui, pour être maladroite et sans réelle beauté, est une preuve tangible de mon existence. Je suis celui qui a lu l'Autre, et ces traces laissées dans ma propre pensée ont construit ma singularité et ma cohérence". (A. Bentolila)

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7 novembre 2017 2 07 /11 /novembre /2017 18:56
flamboyance de Derain

flamboyance de Derain

Mal écrire = avoir mal en écrivant. Tout est dit dans un premier temps. Un patient est souvent prêt à l'entendre et y adhère volontiers. En revanche l'informer que c'est compliqué pour lui ou pour elle de sentir la tension dans le corps en lien avec son état émotionnel est une toute autre affaire. Ce n'est pas la volonté qui manque à certains, c'est même tout le contraire! "Je sais ce que je veux! je veux écrire correctement!"....

Le changement en thérapie serait-il un changement de comportement? une aventure qui modifierait et porterait sur nos liens? Mal écrire est un trouble d'origine psychosomatique : "c'est le corps qui n'est plus relié ou qui l'est trop à l'entourage proche ou lointain et qui en vient à dysfonctionner".

Epictète a une formule très appropriée : "pour faire de quelque chose une habitude, faites-la ; pour ne pas en faire une habitude, ne la faites pas ; pour vous défaire d'une habitude, faites-en une autre à la place".

En fait il convient d'expérimenter pour sentir ce qui se passe. Le problème "d'écriture" n'a pas d'âge. J'entends très souvent des patients curieux du travail que l'on peut leur proposer s'interroger sur le temps de la thérapie, sur une possibilité de résoudre le problème au plus vite, sur sans doute un dysfonctionnement du matériel pour écrire! "et pourtant je m'efforce de bien tenir mon stylo..." ; "j'ai la volonté de m'y mettre!"... Ils entendent mal les mots de "souffrance, mal être, anxiété, sensibilité, manque de confiance en soi, détente....

Si vous êtes conscient des efforts que vous faites pour que tout soit "bien" et sous contrôle, de la volonté que vous mettez dans chacun de vos actes, de votre coeur qui s'emballe dans telle ou telle occasion, de vos états d'âme fluctuants, etc, etc... il n'y a que vous alors qui avez la possibilité de transformer ce qui "cloche" et vous rend malheureux.

Les jeunes patients le comprennent souvent bien mieux que les adultes. Une main qui se bloque, tétanisée n'est ni paralysée, ni dysfonctionnante! bien au contraire. L'invitation à relâcher, à sentir ce qui se passe dans le poignet ou la main voire dans tout le bras est d'autant plus intéressante qu'un geste peut rassembler en un tout : la tête, le coeur, le corps, le relationnel et sa propre histoire. Avant d'aboutir à la détente et au geste libre il y a bien sûr de nombreuses étapes et la prise en compte des détours que chacun peut prendre à sa guise. C'est bien connu, les patients n'en font qu'à leur tête!!

Une crise d'asthme empêche de courir et de respirer ; la panique empêche d'agir ; une crampe empêche d'écrire.

Des obstacles jalonnent les étapes d'un changement ; parfois dès le départ, dès les premiers mots. Un patient d'un certain âge dit : "je n'arrive pas à écrire vite et ça me pose des problèmes : j'écris mal et ça m'ennuie que les autres voient mon écriture... alors? que me proposez-vous? je fais des exercices tous les soirs : des boucles, des lettres... c'est bien?"

En parlant ainsi ce patient néglige sa souffrance, ne prend pas en compte les effets de sa tension, de son excès de contrôle : il surplombe son problème, veut changer sans changer vraiment : il a "l'habitude de faire comme ça"... Il a envie d'entendre un discours de "réparation", pas une invitation au voyage!

"Pour être en mouvement dans la direction de la vie qui est nôtre, il ne faut ni chercher son sens ni encore moins vouloir lui donner un sens. Il faut s'y laisser tomber, un point c'est tout." (F. Roustang)

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4 novembre 2017 6 04 /11 /novembre /2017 18:25
la crainte de la séparation

L'écriture qui balbutie et refuse d'avancer sinon dans  l'inquiétude et la souffrance est le témoin de cet émoi qui saisit nos jeunes patients. Que c'est difficile de grandir! que c'est difficile de se détacher de papa et maman même si par ailleurs on rêve parfois de brûler les étapes et d'être déjà "grand".

"Quand on arrive à l'âge où l'on comprend l'idée de la mort (vers 6-8 ans), quand la maturation cérébrale rend possible la représentation du temps, nous découvrons que notre existence aura une fin irrémédiable. Certaines personnalités se résignent, alors que d'autres s'indignent. Ces personnes éprouvent comme un scandale un phénomène naturel que connaissent inéluctablement les les plantes, les animaux, les êtres humains et même les planètes." (Boris Cyrulnik -Psychothérapie de Dieu)

Quand leur monde se vide, les enfants le remplissent par des récits, des amis imaginaires, tout un petit microcosme qui représente la mère sécurisante qui n'est pas là. Il faut du temps pour dompter les séquences "séparations/retrouvailles" ; pour certains enfants, plus sensibles, l'exercice est compliqué et parfois perturbant. Difficile de combler le vide ressenti pour ne plus se sentir abandonné, désespéré dans un monde perçu comme hostile. C'est le rôle de ce que l'on nomme "l'objet transitionnel". Je me rappelle les "doudous" à l'identique et en nombre lorsque mes enfants étaient petits : la hantise de toute maman? en égarer un! l'oublier à tel ou tel endroit... à présent mes petits-fils traînent le leur comme un trésor... hument avec délectation l'odeur du chiffon (pas toujours craquante!) le frottent contre leur visage, l'embrassent, le serrent de toutes leurs forces. C'est là toute l'importance de construire un attachement symbolique à un lapin, un lange ou une poupée.

Les jeunes patients qui consultent pour un problème d'écriture ressentent très souvent de grandes peurs, inexplicables et effrayantes. Pour s'endormir paisiblement il faut en quelque sorte se séparer... La peur s'invite le soir : les mauvais rêves, des ombres ou des images perturbantes. L'effroi revient souvent la nuit.

On dit que l'écriture raconte toutes nos petites histoires ; je crois qu'elle parle avant tout de "notre" histoire, celle de nos parents, celle de notre lignée. On en fait des récits : les grands-parents transmettent des histoires, des anecdotes, des souvenirs. On s'inscrit alors dans une filiation ; elle peut remonter à tel noble personnage! je me rappelle un patient  qui évoquait avec fierté les blasons de sa famille ; on s'inscrit aussi via une langue maternelle, un pays, la couleur de ses cheveux ou de ses yeux.... Dès le début de la vie, un tout petit se tourne vers la personne qui le sécurise pour s'assurer une proximité sûre et protectrice. Ce système d'attachement clignote chaque fois qu'un danger est ressenti, chaque fois qu'une alerte interne se met en route, chaque fois qu'une angoisse s'invite. Une de mes petites patientes exprimait sa peur, dès son arrivée devant la porte du collège : jusque là tout allait bien... mais dès que la sonnerie retentissait, elle paniquait et faisait demi-tour!

Chaque patient a sa propre stratégie de socialisation! L'écriture qui fait mal tente à sa façon de dire à quel point il est difficile pour certains jeunes de se "lancer", d'avoir confiance et d'aller son propre chemin. Voilà pourquoi une relaxation très spécifique les aide à combler un vide, à se fabriquer des bases, un "fond" pour être en mesure de faire face à ces peurs qui s'invitent sans cesse et les empêchent d'être heureux.

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11 octobre 2017 3 11 /10 /octobre /2017 14:53
comment lui apprendre à écrire???

C'était ce matin sur une chaîne tv :  comment "corriger l'écriture"! titre d'une intervention pour parler de l'écriture... ça commençait mal! et tout au long du reportage, hélas, ma première impression s'est confirmée.

On a souvent tendance à traiter ce problème comme un handicap, une anomalie qui mériterait d'être revue et corrigée ; pourtant il ne s'agit pas de cela et c'est navrant de constater que l'on aborde encore ce problème par ce type de proposition = apprendre à écrire!

Le souci est que les jeunes qui consultent pour un problème d'écriture savent pertinemment écrire! le passage au CP n'est pas toujours catastrophique et bon an, mal an, l'apprentissage de l'écriture se fait au rythme de l'écolier qui débute au primaire. Ce n'est qu'en devant accélérer que le problème se révèle. Le plaisir de laisser sa trace sur la feuille en prend un coup! L'écriture se transforme en contrainte : une corvée dont il faut se débarrasser au plus vite. On oublie aussi de dire que les enfants commencent à écrire trop tôt : ils n'ont pas encore l'âge (en fin maternelle) et ne sont tout simplement pas prêts.

L'écriture n'est pas simplement une forme, c'est aussi un geste, un mouvement et bien souvent c'est là que ça coince. On évoque le soin, les "belles" lettres sans trop prendre en compte le rythme, le côté dynamique et tonique de l'écriture. L'écriture est enchaînement et liaison ; la trace est le reflet du geste. Certains y arrivent d'emblée, d'autres pas. On oublie à quel point le corps est partie prenante dans l'acte d'écrire et à quel point ce qui se lit sur une feuille est soumis au regard de l'autre.

L'aide à l'écriture ne peut pas être apportée par un soutien pédagogique ; ce n'est que l'étayage thérapeutique qui a des chances d'aider un enfant en souffrance écrite car la souffrance est réelle ; il n'y a même qu'elle qui indique que rien ne va plus.

On est donc bien loin de "comment lui apprendre à écrire", loin d'exercices presque ergonomiques pour modifier la posture, la position des doigts sur la crayon... ou muscler la main!!

C'est tout le contraire et dans notre approche thérapeutique : on oublie bel et bien l'écriture. Elle n'est pas prise en compte directement ; en revanche on s'interroge bien plus sur l'état émotionnel de ces enfants qui écrivent mal : pourquoi sont-ils si anxieux, pourquoi ont-ils si peu confiance en eux, pourquoi ont-ils si peur de décevoir, de ne pas y arriver? pourquoi ont-ils un problème avec l'image qu'ils renvoient d'eux-mêmes?

L'écriture est un élan ; pourquoi est-il entravé chez certains et pas chez d'autres??

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De la trace écrite à la peinture à l'huile...

 

Tous les chemins pour accéder à un geste plus libre...

 

Qu'est-ce que cela veut dire :  être dysgraphique??


Mon cheminement prend racine dans mon expérience de "graphothérapeute-clinicienne" à travers l'approche quotidienne du corps de mes jeunes patients qui souffrent de mal écrire.Tout comme l'écriture, la peinture passe aussi par le corps ; du regard à la main.

Je peins depuis que je suis enfant, attirée par les traces de toutes sortes : traces d'écriture, de dessin, de pastels, d'aquarelles ou d'encres.

C'est à travers un dédale d'expériences personnelles et thérapeutiques que je me suis "lancée".
Ma démarche est celle d'une promeneuse solitaire qui s'émerveille des paysages de mer : de Bretagne, d'outre-mer ou d'ailleurs.                                    

Le Finistère Nord est mon terrain de jeu, ma boîte de couleurs : de Brest à Carantec, de Morgat aux Abers, de Brignogan à Roscoff ; c'est là que je me ressource et découvre toujours de nouvelles teintes, de nouvelles lumières comme si je les découvrais pour la première fois.
Regarder est si difficile...

 

J'ai créé ce blog pour partager mes réflexions et des instants de ma vie de thérapeute et de peintre.

Quoi qu'il arrive, penser que nous sommes toujours en transition, en devenir, pourrait nous fournir une capacité à rebondir extraordinaire.

"Etre créatif, c'est avoir le sentiment que la vie vaut la peine d'être vécue" (D.Winicott)

@

à maux couverts

Cette page -référencée- dans les articles vous permet de poser des questions sur tout ce qui de près ou de loin a trait à l'écriture : apprentissage dès le cp, problèmes rencontrés, tous les "dys" : dysgraphie, dyspraxie, dysorthographie, dyslexie ; les troubles de l'écriture : écriture trop lente, illisible, saccadée, sale avec des ratures, des lettres oubliées, écriture trop grosse, trop petite, etc...

Il vous suffit d'ajouter un commentaire en bas de cette page.

Je vous répondrai dans la mesure de mes compétences.

N'hésitez pas à me faire part de vos interrogations, vos expériences personnelles, celle de vos enfants, de vos remarques concernant les sujets que j'évoque dans ce blog.

* Merci de ne pas faire de copier/coller de mes textes sur vos blogs. Demandez-moi!

* Toutes les vignettes cliniques parlent de patients "fictifs" bien sûr et de situations choisies sans lien particulier avec telle ou telle personne. Le travail thérapeutique est strictement confidentiel.

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