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18 novembre 2020 3 18 /11 /novembre /2020 19:32
on peut rêver à l'altruisme pour 2021

L'altruisme, ça se prépare, dès l'école, dès les premiers apprentissages. Nous en aurons de plus en plus besoin, c'est vital. L'altruisme n'est pas, comme on le dit depuis des décennies une naïve utopie. Certes, bien des économistes n'y croient pas tant ils sont happés par l'esprit court-termiste des places financières mais d'autres se réveillent et sont prêts à tenter l'aventure.

Parler d'altruisme fait souvent rire ou grincer des dents. Certains sont persuadés que cela cache inévitablement un bénéfice secondaire et que les plus grands altruistes ne roulent somme toute que pour eux, que pour leur propre intérêt.

C'est très difficile de cultiver son altruisme, ne serait-ce que par la méditation! Bien des écueils vous attendent. L'entretenir dans son for intérieur, pourquoi pas! L'amour inconditionnel, les belles pensées pour ceux que l'on aime, ok mais pour les autres?? Car cela doit englober aussi ceux qui nous causent ou nous ont causé du tort et là, cela devient plus compliqué. Pourtant il ne s'agit pas de "passer l'éponge" et d'oublier les actes infâmes, les coups bas et autres tourments, il s'agit de souhaiter pour ces mauvaises rencontres un abandon de leurs mauvaises actions, de leurs sentiments de haine ou de destruction pour que la bienveillance éclaire davantage leur vie et par conséquent celle de ceux ou celles qu'ils rencontrent. Scientifiquement et neurologiquement de telles pensées modifient les zones cérébrales, c'est dire si l'impact est fort.

Qui n'a pas été ému un jour par la souffrance de l'autre ou ébloui par la joie d'une rencontre? On sait que la résonance empathique avec la douleur peut conduire, lorsqu'elle est répétée jour après jour, à un épuisement émotionnel, un burn-out. Les pervers narcissiques le savent très bien et ne choisissent jamais leurs proies par hasard...

On peut se mettre en empathie dès lors que l'on apporte un soin à l'autre : un soin médical ou un soin thérapeutique. Bien souvent on préconise une distance émotionnelle ; personnellement dans mon travail avec les enfants et les ados en souffrance, je n'ai jamais vraiment pu ni même souhaiter la pratiquer! J'y ai souvent trouvé l'énergie et l'équilibre intérieur pour ajuster et offrir l'aide la plus écologique.

Nous sommes tous capables d'altruisme et bien souvent, un peu comme Mr Jourdain fait de la prose sans le savoir, nous nous comportons de façon altruiste la plupart du temps.

Dès le début des apprentissages on devrait entraîner les jeunes à l'amour altruiste pour se débarrasser de cet égocentrisme effréné qui caractérise notre société. Ce serait un outil précieux pour faire face à notre monde de plus en plus violent : la bienveillance comme arme absolue! Pas une utopie mais une nécessité.

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20 octobre 2020 2 20 /10 /octobre /2020 09:49
toucher
toucher

Le toucher si essentiel et pourtant parfois si controversé. Au fil du temps j'ai remarqué qu'étonnamment les médecins touchaient de moins en moins leurs patients. On vous observe, on réfléchit, on "tâte" prudemment la zone douloureuse ou source du problème, puis on prescrit... Point. Pourtant une main posée sur un corps malade l'aide à se raconter.

Le mot toucher peut s'employer dans tellement de sens : on peut être touché par la musique, par une oeuvre d'art, par des images, des paroles. Il y a tout un aspect émotionnel dans ce mot : toucher.

Récemment j'ai rencontré une personne très malade, privée des "bonnes choses de la vie" : se promener, respirer l'air frais du matin, prendre du plaisir à manger, voire même à parler... privée aussi de son autonomie, obligée de s'en remettre à l'autre pour chaque acte de son existence. Si chaque personne de son entourage s'affaire à la soulager, l'écouter, la rassurer, difficile sans doute de la -toucher- ne serait-ce que par tact, pudeur, respect d'un corps meurtri et épuisé par la maladie et les douleurs. Je me suis demandée si évacuer le toucher autre que fonctionnel et médical était juste. Pourquoi oublier le toucher d'une main rassurante, douce et respectueuse comme si le corps souffrant s'était déjà détaché de tout ; ce toucher là nous renvoie à une relation de corps à corps et c'est bien ainsi car cela évacue un peu la relation de pensée à pensée, cette pensée qui est à l'oeuvre et "tient" vaille que vaille jusqu'à ce que le corps lâche enfin. Seul l'esprit demeure, en alerte, autoritaire.

Un geste peut exprimer quelque chose de capital pour la personne. Une main qui se pose silencieusement sur un bras ou sur une autre main... La communication d'une personne à une autre.

Pendant les années où j'ai exercé mon activité professionnelle auprès des enfants et des adolescents, j'ai souvent remarqué combien le bon geste au bon moment (presque inconsciemment) pouvait être salvateur. Une main posée légèrement sur une épaule tendue ou sur un avant-bras crispé car trouver la bonne distance est compliquée : rassurer sans intrusion, agir en fonction de la situation, être là.

Une multitude de données sensorielles sont émises par les personnes sans être toutefois perçues. Certains sentent, d'autres non.

Parfois nous n'avons aucune solution à proposer. C'est l'autre qui a la solution en se mettant juste en état d'attention. Parfois tout s'accélère, on n'a plus le temps d'attendre car la vie s'échappe et l'attente peut se parer des couleurs de l'angoisse, du vide, de la panique. On a rien à proposer, on est dans l'impuissance car on ne sait plus quoi faire. La personne qui accompagne un ou une malade connait cet état, c'est terriblement difficile. Il ne reste plus alors qu'une main secourable, un geste d'amour.

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14 octobre 2020 3 14 /10 /octobre /2020 19:31
ah! la science...

J'ai toujours aimé chercher et comprendre en partant de choses très simples, un peu comme les enfants qui s'interrogent tout le temps, comme mon petit fils qui du haut de ses 6 ans se demande bien pourquoi (en se promenant en forêt) un gland ne donnera jamais naissance à un rosier, un bananier ou bien autre chose!

J'aime les théories étonnantes, celles qui nous invitent à nous poser une foule de questions, quitte à prendre des voies inhabituelles.

Ce foutu virus du covid 19 fait bien parler et souvent parler pour ne rien dire ou pire, parler pour affirmer et diriger de façon autoritaire. Depuis le XVIIème siècle la science a commencé par vouloir remplacer la religion en imposant ses propres règles, ses dogmes et ses officiants. On n'a guère évolué. En 2020 la science demeure dogmatique, raide et idéologique. Ecoutez tous ces "sachants" qui prennent la parole, jour après jour... et dont l'unique objectif est d'affoler les personnes, plongeant certaines dans un bain anxiogène. La peur a de tous temps été un moyen de manipuler les foules les obligeant ainsi à obéir.

Alors, c'est dire si les travaux de Rupert Sheldrake me fascinent. Imaginez ce tout jeune biologiste à l'époque, issu de Cambridge qui osa prétendre que la génétique n'expliquait rien de la genèse des formes. Et voilà, pavé dans la mare scientifique et bien pensante : il existerait une autre dimension : le champ de forme. Pour faire simple : c'est tenter de comprendre que, en inventant une pensée ou un geste, vous influencez la terre entière! Même en ayant décoder le génome on n'a pourtant toujours pas résolu certaines questions. Par exemple, cela me rappelle un jeune patient qui s'étonnait d'être le seul "grand" dans sa famille : "ils sont tous petits : mes parents, mes grands-parents paternels et maternels, mes frères, mes oncles, etc... aucun grand... et moi!!". Certes impossible de le contredire. Je revois très bien sa grande silhouette (1 m 98) déambulant un brin gênéà côté de sa maman, 1,55 m...

On dit que la taille dépend à plus de 80 % de notre ascendance, pourtant les études montrent qu'en analysant les gènes concernés on ne travaille que sur 5% responsables de la transmission. Autrement dit les 95% restants demeurent inexpliqués??? C'est étrange d'en déduire que la génétique a alors raison même si 95% de la réalité lui échappe.

Qui dit champ de forme parle de télépathie et là ça devient passionnant. Sheldrake nous explique que "la télépathie fait entrer en résonance différentes parties d'un système : elle ne fonctionne jamais aussi bien qu'entre des êtres affectivement liés -entre des amoureux ou une mère et son nourrisson-. Je constate tous les jours à quel point mon chien semble relié à moi, à mon emploi du temps ou à mes déplacements. Il sait à l'avance à quelle heure je vais rentrer et attend à la porte presque 3/4 heures avant que je ne franchisse le seuil de la maison!

Si Rupert Sheldrake réussit à embarquer la communauté scientifique dans ses recherches, ce sera, à coup sûr, une nouvelle approche très populaire...

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13 octobre 2020 2 13 /10 /octobre /2020 14:40
des choix sans doute inédits...

Un jeune qui naît aujourd'hui ne connaîtra sans doute pas la notion de vie privée telle que nous la connaissions. La géolocalisation et la montée en puissance des objets connectés nous portent plutôt vers une transparence accrue. De plus en plus les parents équipent leur progéniture de portable, de GPS, n'hésitent pas à les surveiller même de loin, contemplent les progrès au cours de ski de leur bouture via la webcam installée sur leur casque. C'est oublier que la transparence peut aussi être un pouvoir d'effraction.

A l'âge où l'on s'exerce à l'autonomie, aux prises de risques modérées, il est nécessaire d'apporter la confiance à ses enfants. Très souvent ce sont les parents qui ne supportent pas d'être mis à la porte de la vie privée de leurs petits. Comment grandir sereinement face à cette anxiété et ce besoin d'être au courant de tout? Lorsque l'on vit dans une maison transparente aux murs de verre, difficile de se construire. Les troubles de la séparation s'invitent rapidement : "il a peur de tout... il faut que je sois au courant de tout ce qui pourrait lui arriver de fâcheux... vous comprenez...".

"J'ai implanté un logiciel dans son téléphone portable... je ne veux pas qu'il fréquente untel à l'école...". Oui, c'est horrible et pourtant... L'enfer est pavé de bonnes intentions. L'identité est aspirée, tout mouvement repéré : "Je sais qu'il ne rentre pas directement du collège..."! raconte cette mère visiblement ulcérée. C'est peut-être elle qu'il faut rassurer, en l'assurant qu'à 13 ans on a sans doute le droit de musarder un peu...

"Je dis sur mon blog, tout ce que je ne dis pas à ma mère" confie un ado de 16 ans. Difficile de lui faire comprendre que la communication est brouillée, que l'absence et la présence se mélangent sans s'y retrouver vraiment. Or, pour écrire (vite et bien sans souffrir de crampe) c'est un peu comme pour penser aux autres, il faut qu'ils soient absents. On écrit toujours pour un absent sinon on lui parlerait et on ne serait pas seul. Répandre ses petits secrets sur un blog n'aide pas ce jeune à communiquer. La communication est faussée, elle donne le sentiment de se libérer alors qu'elle ne devient qu'un système de contrôle social.

"Je m'endors avec mon i-pad allumé" dit-il en riant tout en ajoutant "ça arrive aussi à mes parents!". Internet n'est plus une option, c'est devenu incontournable. Tous à vos applis!!

Je me rappelle un patient qui avait franchi, à 18 ans, un cap phénoménal : partir seul en vacances, sans ses parents. C'était un grand pas! Fièrement il allait passer une quinzaine de jours sur un autre continent et il était prêt! Seulement voilà, sitôt les parents quittés, ceux-ci avaient ressurgi par l'ordi ... 3 semaines plus tard, croisant la mère dans la salle d'attente elle avait commenté l'oeil brillant... le voyage suivi sur skype! A des milliers de kilomètres de distance elle s'était invitée dans la pampa pour voir ce que devenait son "petit garçon"... Dur, dur de coupon le cordon!

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4 octobre 2020 7 04 /10 /octobre /2020 16:48
le jour des encombrants...

Le jour des encombrants est un "grand" jour (pour moi!). Ouf, enfin se débarrasser de ces machins qui encombrent la maison pour ne plus être otage de la tyrannie des objets! Le tableau -très ancien- mais moche de l'arrière grand-mère, le buste de ce grand homme adoré par le grand-père mais qui prend de la place, relégué au sous-sol... Tous les albums de photos -sans noms-, les cartes postales, etc, etc...

Bref, Il y a ceux qui gardent, tout! et ceux qui élaguent pour mieux respirer...

Si à chaque déménagement on renonce à bien des objets inutiles, hélas on reprend vite le pli... pour conserver les nouveaux arrivés. Les bibelots et les meubles ont été pendant des siècles un marqueur social de première importance. Aujourd'hui c'est très différent.

C'est le jour où les objets doivent se mettre en route pour une nouvelle destination que nous prenons conscience de leur encombrement. Tant qu'ils ne bougent pas tout va bien, on aurait presque l'impression de ne rien posséder! Pourtant c'est une évidence : on a trop de choses chez soi mais il faut élaborer de redoutables stratégies pour se défaire de quelques uns... surtout lorsque leur propriétaire  "y tient"... Difficile de suggérer les "encombrants"... Si celui qui conserve tout semble prêt à s'en défaire, ne rêvons pas, le hochement de tête n'est qu'un leurre, histoire de gagner du temps car en fin de compte ils ne migreront que d'une pièce à l'autre échappant ainsi à la benne ou à un nouveau potentiel acquéreur. La ruse doit être de mise...

Si nous apprenons à nous séparer de certains objets sans trop d'états d'âme (la collection complète des "Picsou" de l'époque... ou le vase chéri de tante Luce), les jeter reste toujours un acte transgressif d'où l'opportunité des -encombrants- : on ne jette pas! on refile la patate chaude à un nouvel acquéreur... enfin, peut-être...

Alors, certains diront que l'augmentation de nos possessions ne nous rend pas plus heureux, certes mais voilà au moment de faire "le vide" dans la maison, la cave, le grenier ou le foutoir au fond du jardin, se séparer de tous ses petits trésors renvoie à bien autre chose, aux souvenirs, à l'enfance. Et voilà, le grand secret! Devenir adulte, ce n'est pas arrêter d'être un enfant. On grandit en passant d'une pièce à l'autre toujours en prenant soin de laisser la porte ouverte pour pouvoir, de temps en temps, revenir en arrière.

Les vieilles boîtes pleines de trucs qui ne servent à rien ont encore de beaux jours devant elles!

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26 septembre 2020 6 26 /09 /septembre /2020 13:10
paresse et ennui... ou "je ne sais pas quoi faire..."

"Je ne sais pas quoi faire" lorsque je n'ai rien à faire... J'ai maintes fois entendu cette plainte émanant de jeunes enfants ou d'ados en souffrance. Chez certains l'emploi du temps était rempli à craquer de façon à leur éviter cet entre-deux où l'esprit ressent davantage les courants d'air ; chez d'autres, incapables d'entreprendre quoi que ce soit faute de concentration ou pire de manque d'envie, la vacuité demeurait permanente générant aussi de la souffrance.

Voici un extrait d'un texte glané chez Patrick Corneau, ("Un souvenir qui s'ignore") texte qui parle de "temps mort" :

"Le temps mort, c'est la mesure pour rien dans le tempo de l'existence, l'intervalle mort en musique ou la césure en poésie, temps de halte après la syllabe accentuée. Le moment de l'alternance entre deux polarisations ; cette latence entre temps excité et temps réfractaire, entre faim et satiété, entre désir et frustration, entre crise et rémission. Entre On et Off. C'est le temps de la maturation, le temps de l'incertitude. Le temps de la disponibilité, le temps des options divergentes qui doivent être confrontées l'une à l'autre. Pour certains, cet entre-deux constitue "la ouate de la vie quotidienne" (Virginia Woolf) où s'accomplissent les gestes machinaux tandis que nous flottons ; pour d'autres, c'est un lieu géométrique et temporel secret, ils y sont "présents ailleurs", dans l'angle mort, au point repos du monde :

Au point repos du monde qui tourne. Ni chair, ni privation de chair ;

ni venant de, ni allant vers ; au point repos, là est la danse ;

mais ni arrêt ni mouvement. (T.S. Eliot)

.Chez certains enfants en souffrance, la paresse se pare du nom d'ennui. Cela évite de reconnaître qu'elle est une peur.

Je me rappelle un ado de seize ans souffrant de phobie scolaire et de bien d'autres tracas ; il expliquait avec justesse combien -ne rien faire- lui semblait être "comme la mort".

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8 septembre 2020 2 08 /09 /septembre /2020 15:01
lorsque les frères et soeurs se disputent...

Que n'ai-je entendu cette phrase : "ah! ma soeur (ou mon frère) si seulement elle n'était pas là!" ou bien "mon petit frère, si on pouvait l'oublier quelque part... c'est toujours moi qui prends à sa place, c'est le chouchou!"...

La relation fraternelle confronte les enfants à une dualité : l'autre, frère ou soeur, est un(e) rival(e). On peut même dire un intrus. On est alors partagé entre amour et haine, affection et conflit, rivalité et pouvoir.

Non, les frères et soeurs ne s'aiment pas d'un amour absolu. La jalousie fraternelle ne se résout parfois jamais : il y en a toujours un ou une qui en a gros sur la patate! Pourquoi? Parce que les rapports entre frère et soeur oscillent toujours entre exclusion : c'est lui ou moi et identification : c'est lui et moi.

La rivalité n'est pas la jalousie. Lorsque mon petit fils de 3 ans ne veut plus manger seul et attend qu'on lui donne la becquée, il régresse : son petit frère est un rival qui prend du temps à ses parents, à ses grands-parents. Il réclame son dû. C'est une relation entre les deux enfants. En revanche, dès qu'il y a une 3ème personne : le père ou la mère, c'est le bazar : je suis jaloux de mon petit frère car mon père le préfère à moi.

En séance de thérapie, cette situation se joue souvent. Lors du premier entretien avec le ou les parents, il arrive qu'un des deux ait le petit frère ou la petite soeur sur les genoux  et l'aîné pour qui les parents consultent fait un brin de comédie pour être aussi sur les genoux de sa mère, délogeant au passage l'intrus!

Chaque enfant souffre de sa place dans la famille. Lorsque l'on questionne les enfants d'une fratrie nombreuses, leurs réponses sont toujours amusantes : certains sont ravis d'être "au milieu" ... "comme la saucisse dans le hotdog" répond avec humour Pierre 10 ans!

D'autres enragent d'être à la "mauvaise place" : avant-dernier... du coup il n'y en a que pour le petit et l'aîné vit sa vie! Une grande fratrie est une véritable jungle où chacun se bat pour s'imposer.

Hélas, parfois on retrouve la même situation à l'âge adulte : rien ne s'est réglé au fil des années. On peut assister à une extrême rivalité entre deux enfants. Il y en a toujours un qui n'a pas eu son content et le réclame indéfiniment. Les sentiments de rivalité ou de jalousie peuvent être étouffés pendant des années ; la moindre étincelle ravive des braises toujours rouges. La création des liens fraternels est parfois plus charpentée dans des familles où les enfants ont été adoptés ou dans les familles recomposées. Le seul bémol est : pourvu que les parents restent ensemble ou pourvu comme le disait un de mes jeunes patients adoptés : "on ne me rende pas!"...

Le petit théâtre familial offre des représentations bien étranges et bien différentes de la vie fraternelle. L'adolescence est toujours une période à hauts risques. Frany est d'origine vietnamienne, ses parents consultent car depuis quelque temps rien ne va plus à la maison. Les discussions vont bon train avec son frère également adopté : lui défend ses parents adoptant et Frany porte au pinacle sa mère biologique sans aucun doute une mère aimante qui ne l'a pas oubliée...

Bref... que c'est difficile d'être parents face à nos petits. Il ne faut pas perdre de vue que la famille "bisounours" est un leurre et qu'il n'existe pas de famille sans violence.

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6 septembre 2020 7 06 /09 /septembre /2020 17:03
le conflit et le pouvoir

La scène : exemple classique d'une éducation parentale conjointe avec un parent toxique. L'enjeu? Pas l'enfant... non ; le pouvoir sur l'enfant.

Le père décrète que l'enfant est malade : il est allergique dit-il et allergique à vie!

Réalité, l'enfant n'est pas plus allergique qu'un autre au même âge! Il a sans doute eu des otites, des bronchites et toussé pendant l'hiver mais après tout quel enfant n'est pas dans cette situation à un moment ou un autre.

"Pas de traitement à vie" ont dit en riant différents pédiatres et allergologues (en privé ou en consultation hospitalière) mais voilà, le père en a décidé autrement et à ses yeux, ceci est un refus d'obéissance de la part de la mère, un refus d'obtempérer (on comprend pourquoi ils se sont séparés!) : ça ne se passera pas comme ça!!

Le père décide d'emmener l'enfant consulter un allergologue, sans en parler à la mère : passage en douce et en force.

On assimile souvent le conflit à des disputes, pourtant une certaine forme de violence peut sévir et prendre une toute autre dimension : l'abus de pouvoir, le contrôle sur l'autre, la manipulation. La famille est par essence même un lieu de conflit. Ce qui fait du bien à l'un, le calme et le satisfait n'est pas forcément bon pour la famille, pour l'enfant. Les objectifs personnels d'un père ne vont parfois ni dans le sens de l'intérêt familial ni dans le sens du bien être de l'enfant. Tout ce qui ligote et étouffe est néfaste à l'épanouissement d'un enfant, de surcroît un petit. Lorsque les échanges apaisés entre parents sont impossibles, lorsque le territoire de l'un empiète sur celui de l'autre, lorsque l'on nage en pleine confusion, la violence se déchaîne.

La vie familiale n'est jamais un long fleuve tranquille, en témoignent bien des juges aux affaires familiales... Tout le monde aujourd'hui cherche la bonne place. Etrange réalité!

Lorsque les sentiments haineux des parents demeurent toujours au premier plan, même au fil des années, ce sont les enfants qui paient la note. Les tensions, les paroles calomnieuses déteignent sur l'enfant qui ne sait plus où il en est. Dans l'exemple que j'ai pris, qui peut sembler complètement loufoque, l'enfant subit la violence de l'emprise paternelle, son pouvoir de vie ou de mort. C'est une violence au quotidien, une maltraitance médicamenteuse où le père se substitue au médecin et décide que son enfant est malade. Tout cela est brutal, sourd avec une tentative permanente d'asservissement.

Notre société oublie combien les enfants peuvent être les victimes malades de leurs parents. Un père ou une mère... et parfois les deux.

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5 septembre 2020 6 05 /09 /septembre /2020 10:56
les enfants malades de leurs parents!

C'est la rentrée et dans des conditions très particulières puisque sévit ce fichu virus. Tout est devenu compliqué et pour les enfants de parents séparés, cela génère sans doute un peu plus de stress.

Nous l'appellerons Arthur et il fait ses premiers pas à la grande école.

On ne dira jamais assez combien apprendre à lire et à écrire demande d'amour, d'attention et de soutien de la part des deux parents.

Une famille dans laquelle le père et la mère sont séparés et ne cessent de s'opposer se disputant la garde de l'enfant présente forcément un profil chroniquement dysfonctionnel. Rien n'est souple, rien n'est spontané, rien n'est prévisible. La plupart des enfants issus de familles dysfonctionnelles sont aux prises avec un problème lié à la volonté handicapée. En voici quelques conséquences :

-l'enfant peut se montrer impulsif, voire agressif sans raison

-il manque de confiance en soi, a du mal à se contenir face à ses émotions

-avec un parent qui souffle en permanence le chaud et le froid plongeant le(a) petit dans la confusion, difficile d'être à l'aise dans les apprentissages...

C'est le cas d'Arthur coincé au sein d'une famille où son père pratique ce que je qualifierais de "pédagogie pernicieuse" : à chaque week-end, chaque période de vacances, il monte la tête de son gamin, dénigrant la mère à coups de mensonges si nécessaire. Du haut de ses 6 ans, le petit n'est pas dupe mais souffre en silence car c'est son père. Il bloque ses émotions, fait face, toujours sur le qui-vive.

L'énergie et le chagrin qu'il réprime éclatent souvent et pas au moment le plus opportun. Quiconque a connu un accès de colère ou a été réprimé sait combien il est difficile de réfléchir sous l'influence de telles émotions.

La pédagogie pernicieuse exige que l'enfant renonce à sa volonté et à son intelligence. La seule émotion permise est la peur dans la mesure où celle-ci est dosée juste ce qu'il faut pour passer inaperçue ce qui est encore plus pervers.

exemple : Arthur fait sa rentrée scolaire chez sa maman ; au lieu de le rassurer le père l'inonde  de pré-supposés négatifs : "ah... et maman va te laisser manger à la cantine? avec toutes tes allergies tu pourrais avoir un souci ... c'est une "grande" école avec une grande cour de récréation, tu vas avoir des enfants plus grands avec toi... ils pourraient te faire mal, il faut être prudent car ta maman va t'y laisser toute la journée..elle s'en fiche, elle a autre chose à faire." etc, etc...

Comment se sentir serein en entendant un tel discours anxiogène destiné à insuffler la peur et la méfiance tout en gardant le contrôle sur l'enfant???

A mes yeux, il s'agit d'une maltraitance psychologique ; un enfant dont le père "charge" la mère et la "descend" en permanence pour se donner le beau rôle maltraite et tourmente son enfant. Ce sont ces enfants que l'on retrouve en consultation alors que le patient malade est ailleurs et on sait qu'il ne consultera jamais. Un enfant peut devenir alors la victime de la rage réprimée de sa mère ou de son père et subir la brutalité physique ou psychique de celui-ci.

"Si un enfant vit dans la critique, il apprend à condamner. Si un enfant vit dans l'hostilité, il apprend à se battre. Si un enfant vit dans la honte, il apprend à se sentir coupable." (Dorothy Law Nolte)

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22 juin 2020 1 22 /06 /juin /2020 12:44
les oiseaux ne retournent pas au nid...

Je suis devenue experte en sauvetage de tourterelles... La dernière pensionnaire en date vient de retrouver sa liberté et s'essaie prudemment au vol et à l'autonomie en gardant comme base arrière notre jardin. Tombée du nid, une aile abîmée, elle allait traverser le boulevard au moment où j'arrivais en voiture. Je l'ai vite récupérée et pendant plus d'1 mois j'ai pris soin d'elle. Nourrie durant 8 jours, bichonnée en attendant que les plumes de l'aile amochée repoussent. Vive internet et "tourterelles.com"!

Très attristée au début du sauvetage, elle se laissait nourrir puis attendait que la journée passe... résignée. Petit à petit, elle s'est habituée à moi, au chien aussi et surtout à ma voix. Papoter avec elle semblait l'apaiser et l'aider à supporter la séparation.

A la différence du bébé, le petit oiseau n'a pas à apprendre à s'inventer un substitut tranquillisant, un doudou ou mentaliser la représentation de sa mère lorsqu'elle doit s'absenter. La transmission joue également un rôle important. Un nourrisson a besoin d'attachement pour s'épanouir, il vit dans une bulle sensoriel avec sa maman.

Ma jeune tourterelle n'a pas eu cette chance, éloignée des "emplumés", elle n'a eu que moi comme spécimen non volant! A sa libération, elle n'est pas partie d'un coup, sans doute peu prête à affronter les pies qui très vite l'ont repérée : un truc ne devait pas coller...Je ne l'avais préparée ni à se méfier, ni à identifier les prédateurs... Peut-être le savait-elle génétiquement??  Récupération de l'oiseau et attente de quelques jours supplémentaires.

A la 2ème tentative, elle a quitté seule la volière : par la grande porte, volant haut et fort. Mais le soir même elle était de retour, à l'heure habituelle du casse-graines... guettant notre présence dans le jardin.

Première nuit dehors, seule, et moi l'attendant au petit matin... comme une mère attend une ado à sa première soirée! Je l'ai vue réapparaître, mouillée comme un chaton qui a pris la pluie. A nouveau, casse-graines et besoin d'un brin de discussion. J'ai alors compris que ma voix l'a faisait réagir. Moi qui avais pris soin de ne pas la toucher pour qu'elle garde son instinct sauvage, je la voyais s'approcher de plus en plus près jusqu'à venir près de ma main pour écouter mes mots, la musique de ma voix. A chaque départ, un retour et le même rituel comme si ce lien auditif lui permettait de reprendre confiance et de repartir à la découverte du monde.

Un nourrisson a besoin d'attachement pour s'épanouir, il ne peut se développer que dans le monde sensoriel émis par un autre. Alors? Qu'en est-il des oiseaux secourus très jeunes puis relâchés? Ces vilains petits canards, éclopés du passé ont sans doute des leçons à nous donner.

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De la trace écrite à la peinture à l'huile...

 

Tous les chemins pour accéder à un geste plus libre...

 

Qu'est-ce que cela veut dire :  être dysgraphique??


Mon cheminement prend racine dans mon expérience de "graphothérapeute-clinicienne" à travers l'approche quotidienne du corps de mes jeunes patients qui souffrent de mal écrire.Tout comme l'écriture, la peinture passe aussi par le corps ; du regard à la main.

Je peins depuis que je suis enfant, attirée par les traces de toutes sortes : traces d'écriture, de dessin, de pastels, d'aquarelles ou d'encres.

C'est à travers un dédale d'expériences personnelles et thérapeutiques que je me suis "lancée".
Ma démarche est celle d'une promeneuse solitaire qui s'émerveille des paysages de mer : de Bretagne, d'outre-mer ou d'ailleurs.                                    

Le Finistère Nord est mon terrain de jeu, ma boîte de couleurs : de Brest à Carantec, de Morgat aux Abers, de Brignogan à Roscoff ; c'est là que je me ressource et découvre toujours de nouvelles teintes, de nouvelles lumières comme si je les découvrais pour la première fois.
Regarder est si difficile...

 

J'ai créé ce blog pour partager mes réflexions et des instants de ma vie de thérapeute et de peintre.

Quoi qu'il arrive, penser que nous sommes toujours en transition, en devenir, pourrait nous fournir une capacité à rebondir extraordinaire.

"Etre créatif, c'est avoir le sentiment que la vie vaut la peine d'être vécue" (D.Winicott)

@

à maux couverts

Cette page -référencée- dans les articles vous permet de poser des questions sur tout ce qui de près ou de loin a trait à l'écriture : apprentissage dès le cp, problèmes rencontrés, tous les "dys" : dysgraphie, dyspraxie, dysorthographie, dyslexie ; les troubles de l'écriture : écriture trop lente, illisible, saccadée, sale avec des ratures, des lettres oubliées, écriture trop grosse, trop petite, etc...

Il vous suffit d'ajouter un commentaire en bas de cette page.

Je vous répondrai dans la mesure de mes compétences.

N'hésitez pas à me faire part de vos interrogations, vos expériences personnelles, celle de vos enfants, de vos remarques concernant les sujets que j'évoque dans ce blog.

* Merci de ne pas faire de copier/coller de mes textes sur vos blogs. Demandez-moi!

* Toutes les vignettes cliniques parlent de patients "fictifs" bien sûr et de situations choisies sans lien particulier avec telle ou telle personne. Le travail thérapeutique est strictement confidentiel.

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